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Consommation à risque: problèmes liés à l'alcool et dépendance

Des tests de détection précoce des problèmes d'alcool ont été réalisés dans le cadre d'un module spécifique des enquêtes CoRolAR en 2011 et en 2015, à l'aide de l'AUDIT et du CAGE. Il s'agit de deux instruments de tests standardisés et internationalement reconnus qui, bien que ne permettant pas de poser un diagnostic, permettent une bonne évaluation des dangers potentiels que représente la consommation d'alcool pour une personne.

En se basant sur les résultats des deux tests, environ 9 à 11% de la population âgée de 15 ans et plus présentait une consommation d'alcool problématique en 2015. À noter que les résultats sont généralement un peu plus élevés pour le CAGE que pour l'AUDIT. Une dépendance probable est détectée pour environ 6% de la population selon le CAGE (Figure) alors que cette part se situe à 3% selon l'AUDIT (Figure). Les hommes, les personnes vivant dans la partie francophone de la Suisse et celles âgées entre 15 et 24 ans semblent être les plus fortement concernés par une consommation d'alcool potentiellement dangereuse ou par une alcolo-dépendance. Ces chiffres sont relativement stables depuis 2011, mais ont plutôt augmenté que diminué.

Les résultats pour les groupes d'âge les plus jeunes sont toutefois quelque peu en porte-à-faux avec le développement d'une dépendance. Un tel développement prend généralement entre 10 et 20 ans et les personnes dépendantes apparaissent ainsi dans les statistiques de traitements à un âge compris à partir de 35 ans. La littérature scientifique internationale montre que certaines questions posées dans le CAGE ou l'AUDIT sont interprétées différemment par les adolescents et jeunes adultes que les adultes plus âges (Proudfoot & Teesson, 2002; Grant et al., 2004; Harford et al., 2005). Ainsi, les critiques d'autrui sur sa propre consommation peuvent provenir des parents ("Ne reviens plus à la maison bourré!"); une réduction de la consommation peut être le résultat d'une seule expérience notable de surconsommation ("Je ne boirais plus jamais autant"); le développement d'une tolérance peut être due à l'âge, supposant qu'on supporte moins l'alcool lors des premières consommations. Néanmoins, en dépit de ces potentielles différences d'interprétation par rapport aux répondants plus âgés, les résultats montent clairement qu'un nombre conséquent d'adolescents et de jeunes adultes présentent une consommation d'alcool problématique.

En utilisant différentes méthodes d'estimations, le nombre de personnes alcoolo-dépendantes a été calculé en 2010. On estime ainsi que près de 250'000 personnes sont alcoolo-dépendantes en Suisse. Une estimation précise est néanmoins difficile, étant donné la grande variation entre les différentes méthodes d'estimation (entre 220'000 et jusqu'à 330'000 personnes alcoolo-dépendantes). Pour plus d'information sur cette étude, voir Kuendig (2010).

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